Ce texte a été publié dans Le Tromblon numéro 7 (février 2008), en réaction à l’effroyable menace qui planait sur le bien-être gastronomique de mes concitoyens.
Le drame se profile de jour en jour, la crise majeure qui mettra un terme à la suprématie suisse en matière de célébration estivale et de recyclage alimentaire. Que devient un feu du premier août dans un monde sans cervelas? Voilà une question existentielle à laquelle chacun se voit confronté par l’actualité brûlante du zébu brésilien. On serait tenté d’en plaisanter, mais à dire vrai, le sujet apparaît suffisamment sensible pour s’étaler dans toutes les colonnes, y compris les nôtres. Il semble donc logique que vouloir préserver à tout prix un produit typiquement helvétique soit la clé de la survie de notre « patrimoine culinaire » (sic). Mais sachant que sa production est précisément menacée par une pénurie de matière première en provenance d’Amérique du Sud, on s’interroge gentiment sur la mise en péril de notre identité à moyen terme. Ne plus être réveillé par un avion supersonique de bon matin me paraîtrait bien plus alarmant.