Lydia Guevara

Ce texte a été publié dans Le Tromblon, on ne sait plus trop quand, mais à l’époque des deux affaires que voici:
http://www.gala.fr/l_actu/on_ne_parle_que_de_ca/lydia_guevara_a_poil_pour_la_peta_182340
http://www.abc.net.au/worldtoday/content/2012/s3426785.htm

Plus que jamais, mon coeur balance ce mois-ci entre deux tartuferies globalisées dont le commun des mortels se contrefout, mais qui ont, à n’en pas douter, su retenir votre attention par leur caractère doucement licencieux. De manière assez ironique, la petite-fille du Che, qui pose à moitié nue pour prôner le droit des animaux, perpétue à sa manière une tradition familiale: l’ambiguïté. Peu enclin à la sympathie envers les défenseurs des animaux, je me demande toujours par quelle extraordinaire négligence ceux-ci s’accommodent de campagnes véhiculant au premier chef le mépris de l’être humain. Prenez le symbole le plus dévoyé de l’idéalisme, mettez-y une bonne dose de concupiscence, déguisez-le avec les attributs du carnage, que vous remplacerez ensuite par des carottes pour rattacher vaguement ce foutoir à votre discours. C’est ça la communication, me souffle-t-on. Il n’empêche que l’écheveau idéologique une fois démêlé, il reste une fadasse mise en scène érotiquement sans intérêt, dont le discours tiède ne vaut pas un bon vieux « plutôt nue qu’en fourrure », autrement plus bandant. Pas étonnant qu’au même moment, sur la même planète, se produisent des scandales aussi abominables que celui du HMAS Success. Il est vrai que cette bande de marins australiens, rejouant Thierry Lhermitte et ses célèbres « kilos de gonzesses niquées » dans Les bronzés (pardonnez-moi ici de convoquer les philosophes contemporains), font la honte de leur armée. Je ne dors plus la nuit depuis que je sais qu’on confie des fusils et des bateaux à des individus antisociaux au point de penser d’abord avec leur bite et de faire des concours de celui qui a la plus longue. Moralité: vaut mieux être un défenseur des animaux sans vergogne qu’un grand ado potache et libidineux quand il s’agit de mêler guerre et sexe sous un prétexte ludique.

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